Un enfant s'entraîne à écrire dans une classe de maternelle, à Tachilek, au Myanmar.

Ne laisser personne de côté

Photo : © Photo ONU/Kibae Park

Valeurs universelles

 

Principe 2 : Ne laisser personne de côté

La promesse de transformation qui est au cœur du Programme de développement durable à l'horizon 2030 (Programme 2030) et des objectifs de développement durable (OOD) y afférents est de ne laisser personne de côté ("Leave no one behind", en anglais, ou LNOB). Cette promesse incarne l’engagement pris sans réserve par tous les États membres de l’ONU en vue d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes, de mettre fin aux discriminations et à l’exclusion et de réduire les inégalités et les vulnérabilités qui produisent des laissé·e·s-pour-compte et minent le potentiel des individus et de l’humanité dans son ensemble. 

Ne laisser personne de côté n'implique pas uniquement de venir en aide aux personnes les plus pauvres parmi les pauvres, mais aussi de lutter contre les discriminations et les inégalités croissantes qui se développent dans les pays et entre les pays et de s’attaquer aux causes profondes de ces discriminations et inégalités. L’une des raisons majeures pour lesquelles des personnes se retrouvent laissées pour compte est la persistance de certaines formes de discrimination, notamment celles fondées sur le genre, qui entrainent la marginalisation et l’exclusion d’individus, de familles et de communautés entières. La notion d’inclusion est ancrée dans le cadre normatif des Nations Unies, qui découle des principes fondateurs de la Charte des Nations Unies, des exigences internationales en matière de protection des droits de l'homme et des différents systèmes législatifs nationaux.  
 
Le principe de ne laisser personne de côté nous oblige à axer nos efforts sur la lutte contre les discriminations et les inégalités - souvent multiples et croisées - car celles-ci entravent la capacité des personnes à agir selon leur propre volonté alors qu’elles détiennent des droits. Beaucoup des obstacles qui compromettent l’accès des personnes aux services, aux ressources et aux mêmes opportunités que les autres ne sont pas le fait de malheureux hasards ni d’une insuffisance des ressources disponibles, mais bien le produit de lois, de politiques et de pratiques sociales discriminatoires qui creusent un fossé toujours plus grand entre certains groupes de populations et le reste de la société.  

L’approche adoptée par l'ONU pour mettre en oeuvre ce principe est décrite dans le document intitulé "Cadre commun pour une action qui ne laisse personne de côté : l’égalité et la non-discrimination au cœur du développement durable", qui a été approuvé par le Conseil des chefs de secrétariat en novembre 2016. Il s’agit d’un cadre d’action commun qui vise à garantir que le système de l’ONU place l‘impératif de la lutte contre les inégalités et les discriminations au premier plan des efforts qu'il déploie pour appuyer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

La concrétisation de l’engagement à respecter le principe qui exige que personne ne soit laissé de côté nécessite d’adoption d’une approche globale impliquant la réalisation de différentes étapes. Il s’agit notamment de recenser les populations laissées pour compte, de déterminer les raisons pour lesquelles elles le sont, d’identifier des mesures efficaces pour lutter contre les causes profondes de cette exclusion, de suivre et mesurer les progrès réalisés et, enfin, de garantir la transparence sur les actions menées pour appliquer ce principe d'inclusivité. L’une des dimensions fondamentales à intégrer à chacune des étapes et phases de l'élaboration de politiques, de planification ou de programmation pour la mise en oeuvre de ce principe est la participation libre, active et significative de toutes les parties prenantes, et en particulier de celles qui sont laissées pour compte. Dans ce contexte, le Guide pratique élaboré par le GNUDD à l’usage des équipes de pays des Nations Unies pour que personne ne soit laissé pour compte fournit aux équipes de pays des Nations Unies un cadre de référence leur permettant de: 

  • Concrétiser la promesse de ne laisser personne de côté en s’appuyant sur une approche de travail en plusieurs étapes. 
  • Utiliser, en les adapant, les outils appropriés parmi ceux élaborés par les différents organismes du système de l’ONU pour pouvoir recenser les groupes de population laissés pour compte, déterminer les causes de leur exclusion, mettre en place des solutions échelonnées en leur attribuant un ordre de priorité, suivre et contrôler les résultats obtenus et assurer le suivi et l'examen ultérieur des actions mises en œuvre.
  • Intégrer cette méthodologie aux processus de programmation et d’élaboration des politiques prévus dans le cadre de l’appui fourni par l'ONU aux États membres .  

Le recensement des inégalités et des discriminations nécessite la production de données probantes qui repose sur une collecte et une ventilation de données ne devant pas se limiter au recensement du genre, de la localisation géographique ou de l’âge, mais qui doit également permettre d'appréhender tous les motifs de discrimination proscrits par le droit international. L’objectif est de s’assurer que toutes les formes de discrimination et autres causes profondes à l’origine des inégalités sont identifiées et prises en compte dans l’élaboration de solutions. L'approche des données fondée sur les droits de l’homme permet de s’assurer que l’utilisation qui est faite des données et statistiques est conforme aux normes et principes internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment s'agissant des questions relatives à la participation, à l’auto-identification, à la transparence, à la vie privée et à la responsabilité.  

Le principe qui implique de ne laisser personne de côté constitue l’un des six principes directeurs du Plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement. La note complémentaire relative aux principes directeurs fournit aux équipes de pays des Nations Unies des orientations sur la mise en application de ce principe dans le contexte du Plan-cadre de coopération.